En matière de soumission, je suis un soumis du genre obéissant, très obéissant. Cela plaît à ma Maîtresse, qui a déjà fort à faire à corriger mes étourderies régulières. Je trouve moi-même le travail vers l’obéissance essentiel dans ma démarche, car il implique un élément fondamental : la confiance absolue de la personne soumise envers sa dominante. Je sais que je peux obéir, car les ordres et les consignes données sont adaptées et sont habituellement accessibles tout en me poussant à faire mieux. Il ne s’agit pas d’obéir bêtement et servilement – je ne suis foncièrement pas un esclave, ce que je trouverai bien ennuyeux (il y a d’ailleurs eu récemment une longue discussion sur le forum à propos de la soumise idéale, qui n’est pas celle qui obéit tout le temps...) – mais bien d’apprendre à se dépasser soi-même et ses propres limites pour me rapprocher de ma Maîtresse.
Tout cela est très bien… mais obéir trouve aussi ses limites, notamment car cela prive d’une source d’inattendu et de perturbation qui peut s’avérer stimulante et enrichissante pour la relation : c’est le point de départ vers du nouveau et des défis imprévus.
Ce constat croise celui du désir quand il se veut tourné uniquement vers celui de l’autre : on court le risque d’étouffer sa propre flamme du désir, peu à peu, à force de ne pas s’autoriser l’embrasement. La prise de la personne dominante sur le désir de la personne soumise s’étiole alors peu à peu, alors qu’elle pourrait être justement un levier très fort pour permettre à la personne dominante de jouer sur l’autre. Concrètement et pour illustrer une de ces situations, dans notre relation, j’ai perdu le désir d’éjaculer et de jouir ainsi (mais pas sous d’autres formes). M’empêcher de le faire n’est donc plus, pour ma Maîtresse, un acte porteur de sens, mais une situation normale, une habitude ancrée en moi et bien acceptée.
Pour dépasser tout cela, initier une nouvelle dynamique et relancer la machine du désir, afin que ma Maîtresse puisse profiter d’en avoir les clés, une nouvelle consigne m’est désormais assignée : désobéir une fois par semaine ! « Tu devras faire une bêtise, égoïste, pour ton plaisir et la savourer bien sûr car elle te coûtera une punition. »
Il s’agit donc d’un double défi pour moi :
- désobéir, donc enfreindre une règle ou une consigne, ce qui me fait me poser pas mal de questions pour ne pas risquer de trop irriter ma Maîtresse ni de la décevoir, mais désobéir assez pour que ça puisse compter,
- chercher quelque chose qui puisse me faire plaisir et donc me requestionner sur mon plaisir égoïste.
Évidemment, pour que ça soit drôle pour ma Maîtresse, la désobéissance est sanctionnée…
Précisons aussi que le fait de ne pas désobéir, qui pourrait en lui-même être considéré comme une forme de désobéissance à l’ordre de désobéir, n’est pas accepté et donnerait lieu à une grosse punition…
Cette histoire d’ordre de désobéissance est récente, et je n’ai pas encore beaucoup de recul dessus, sinon pour dire que j’ai commencé bien modestement, même si j’ai fait une liste mentale de toutes sortes de désobéissances d’ampleurs variées.
D'où mes interrogations à l'égard de la communauté : Dans vos expériences personnelles, avez-vous déjà été confrontés à ce type d’injonction à la désobéissance ? Si oui, qu'en avez-vous tiré ? Ou pensez-vous que cela aurait pu vous être utile et stimulant ?
Je ne parle pas du cas des brat, qui en font leur quotidien et le coeur de la relation, mais plutôt des cas d’autres formes de soumission moins coutumière à la désobéissance.